Les Africains s'estiment sous-représentés au sein de l'Onu

L'objectif premier des Nations unies au moment de leur création, au sortir de la Seconde guerre mondiale, était de prévenir les conflits armés et les violences.

Aujourd'hui encore, cette thématique est omniprésente sur le continent africain où sont déployées les plus importantes missions onusiennes de restauration et de maintien de la paix. Même chose pour la réponse aux crises humanitaires qui frappent le continent.

L'ancien président Mahamadou Issoufou du Niger résumait ainsi la situation fin 2020 : "50% des questions à l'ordre du jour du Conseil de sécurité et 70% de celles inscrites au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies concernent l'Afrique".

Représentation plus équitable

Avec ses 54 Etats membres et ses 1,3 milliard d'habitants, l'Afrique représente par ailleurs 25% des membres de l'Onu. Mais seuls trois sièges non-permanents lui sont attribués pour des périodes de deux ans sur les 15 du Conseil de sécurité.

L'Union africaine, appuyée par la Chine ou l'Allemagne notamment, réclame donc depuis plusieurs années une meilleure représentation du continent au sein des instances dirigeantes de l'Onu : deux sièges permanents au Conseil de sécurité, au nom d'un rééquilibrage démographique.

Les opposants à cette demande font valoir l'instabilité politique persistante et la faible contribution financière de l'Afrique au budget des Nations unies (0,01% en 2021, contre 25% pour les Etats-Unis).

Tunisie, Niger et Kenya sont les trois pays africains qui disposent actuellement d'un siège non permanent au Conseil de sécurité

Renforcement de la coopération

Ces dernières années, l'Onu a renforcé sa coopération avec l'Union africaine et les différentes organisations régionales (Cédéao, SADC, Igad…) sur les plans militaire (avec des missions conjointes) et civil. Une coopération notamment axée sur la mise en valeur des femmes et des jeunes, l'élimination de la pauvreté, la lutte contre les violences sexuelles et les changements climatiques, des médiations de paix ou, dernièrement, la coordination de la riposte contre la Covid-19 par exemple.

Par ailleurs, de nombreux haut-fonctionnaires onusiens sont ressortissants d'un pays d'Afrique, et par deux fois, le secrétaire général était un Africain (l'Egyptien Boutros-Boutros Ghali et le Ghanéen Koffi Annan).

A noter que le 22 septembre, se tiendra une réunion phare à l'occasion des 20 ans de la Déclaration du programme de Durban, sur le thème : "Réparations, justice raciale et égalité pour les personnes d'ascendance africaine". Là encore, l'Afrique est concernée au premier chef. L'Assemblée générale de l'Onu se tient du 21 au 27 septembre.  

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