Le grève de la craie des enseignants du Cameroun | Afrique | DW | 05.09.2022
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Afrique

Le grève de la craie des enseignants du Cameroun

La rentrée des classes est marquée, au Cameroun, par une grève des enseignants du secondaire qui réclament l'amélioration de leurs conditions de travail.

Un élève devant un tableau noir, dans une salle de classe vide (illustration)

Au Cameroun, les enseignants du secondaire refusent d'assurer les cours tant que leurs revendications ne seront pas entendues

Au Cameroun, ce lundi 5 septembre est jour de rentrée scolaire. Alors que le gouvernement donne toutes les garanties nécessaires pour une année scolaire sans tensions, le mouvement "On a trop supporté" (OTS), constitué d'enseignants du secondaire du Cameroun, a opté pour la "craie morte" dès ce lundi 5 septembre jusqu'au 9 septembre prochain, si ses revendications à savoir l'amélioration des conditions de travail des enseignants, ne sont pas prises en compte.

Elisabeth Asen, notre correspondante à Yaoundé, a suivi journée de rentrée.

Pour des réformes en profondeur

Lycée d'Afanoyoa, une banlieue de la capitale, ce lundi matin.  Ariane Mefang, professeur d'histoire et géographie a pris service mais entend respecter le mot d'ordre de grève qui consiste à ne pas dispenser de cours. " J'appartiens au corps enseignant, argumente-t-elle. j'ai des revendications à faire et des besoins. Les réformes du système éducatif au Cameroun seraient un plus pour tous les enseignants. On n'aurait plus de revendications à poser et gérer notre profil de carrière serait moins stressant."

À l'origine de ce mouvement, les enseignants exerçant pour le compte de l'État, réunis autour du mouvement On a trop supporté, ne sont pas satisfaits de la mise en œuvre des prescriptions du président Paul Biya dans le cadre du traitement de leurs revendications exposées en février 2022.

Revendications ou solutions ?

Pourtant, le gouvernement a annoncé il y a quelques jours, avoir trouvé des solutions à 95% des revendications des enseignants. Bill Tsague, professeur de mathématiques, nie en bloc : 

"Dans la lettre que nous avons adressé au président de la République en mars dernier, il y avait 31 points de revendication, explique l'enseignant. Et la lettre qui sert de préavis de mot d'ordre de grève déposée au premier ministère le 16 août comportait 28 points de revendication. Si on fait un calcul simple 31-28=3. En termes de ratio, cela ne fait pas 95%", s'agace-t-il.

Intimidation dans certains endroits

Le gouvernement a d'ailleurs annoncé ne pas céder au chantage du mouvement syndical. Et dans certaines localités, les enseignants doivent faire face aux intimidations et menaces.

Olen Jeudong, professeur de philosophie à Tibati dans l'Adamaoua, en témoigne : "Il y a quelques jours de cela, dans l'extrême-nord, le délégué régional a rendu publique une note dans laquelle il instruisait aux responsables des établissements de lui faire parvenir les noms de tous les enseignants qui vont suivre le mot d'ordre de grève et que certaines mesures seront prises à leur égard."

Et l'enseignant déplore : "Quand ce n'est pas nos responsables hiérarchiques directs, ce sont les administrateurs civils qui s'en mêlent, allant même jusqu'au ministre de l'Administration territoriale qui nous avait promis de sévir."

Une sortie de crise possible... ou pas

Bill Tsague, le professeur de mathématiques, propose des solutions urgentes pour que les enseignants reprennent la craie. "Qu'on nous donne une date claire pour la révision et l'adoption du statut particulier de l'enseignant, suggère-t-il, que le traitement des actes de carrière deviennent automatiques, qu'il y ait un recrutement massif des instituteurs d'enseignement technique, l'épurement de la dette de 181 milliards de FCFA  et la suppression du fractionnement du salaire."

Pour l'heure la grève est annoncée jusqu'au 9 septembre prochain. Mais si les autorités et le syndicat ne s'accordent pas, on pourrait s'acheminer vers une grève plus longue.