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Au Tchad, le référendum de la discorde

15 décembre 2023

Ce dimanche, les Tchadiens doivent valider ou non la forme unitaire et décentralisée de l’État. De nombreux opposants dénoncent un résultat connu d'avance.

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Une rue de N'Djamena, la capitale
Le 17 décembre, plus de huit millions de Tchadiens sont appelés aux urnesImage : Denis Sassou Gueipeur/AFP

.Le fichier électoralbiaisé, l'organe de gestion électorale partial : le scrutin de dimanche (17.12) serait entaché de nombreuses irrégularités, estime Brice Mbaimong Guedmabaye, président du Mouvement des patriotes tchadiens pour la République et coordinateur national des partisans du Non à l'Etat unitaire au Tchad.

"Les partisans du Non sont majoritaires" (Brice Mbaimong Guedmabaye)

"Il y a des cartes d'électeurs qui manquent dans certaines localités. Ces cartes ont été interverties, certaines cartes du Nord sont au Sud, et celles du Nord signalées au Sud, et plusieurs plaintes relatives ont été enregistrées sur le terrain. L'appareil étatique a battu la campagne pour le Oui, ce qui déséquilibre le libre choix des citoyens", déclare à la DW Brice Mbaimong Guedmabaye, candidat à l'élection présidentielle de 2021.

"Voter pour le oui"

Un avis que ne partage pas Célestin Topona Mocnga, le 1er vice-président chargé des relations extérieures et de la communication de l'Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR)  et  porte-parole du parti,de l'actuel  Premier ministre d'union nationale Saleh Kebzabo

"Aucune oeuvre humaine n'est parfaite" (Célestin Topona Mocnga)

"Nous avons sillonné différents départements, nous n'avons pas entendu parler des déficiences particulières par rapport à l'organisation matérielle. Mais dans tous les cas, même s’il y avait des difficultés, je crois qu'il n'y a aucune œuvre humaine qui soit parfaite. Je pense que la commission nationale chargée de l'organisation du référendum constitutionnel pourra prendre les dispositions nécessaires pour rectifier le tir en cas de manquements sévères", soutient Célestin Topona Mocnga.

Appels au Bureau de Vote Mort

Enfin, entre les partisans du Ouiet ceux du Non, il y a ceux qui appellent les Tchadiens au boycott. C’est le cas de l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké, qui est par ailleurs président du Rassemblement National des Démocrates Tchadiens (RNDT). Selon lui, il  n’est pas nécessaire de prendre part à un scrutin dont l'issue est connue d'avance. C'est pourquoi, il prône le "Bureau de Vote Mort (BVM)" le 17 décembre.

Un bureau de campagne du parti RNDT/Le Réveil de l'ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké
Le RNDT/ Le Réveil appelle au boycott du référendum du 17 décembre 2023Image : Denis Sassou Gueipeur/AFP

"Il n'y a pas de suspens sur l'issue de ce référendum, les partisans du Oui le savent et ceux du Non le savent aussi. C'est un match amical, une sorte d'entraînement, il n’y a aucun intérêt du point de vue démocratique" avance Albert Pahimi Padacké.

Cet ancien Premier ministre tchadien met en cause surtout la neutralité de la commission électorale en charge de l'organisation de ce référendum, prévu ce dimanche 17 décembre au Tchad. 

"Ce référendum est sans suspens" (Albert Pahimi Padacké)

Déjà demain samedi (15.12), les Tchadiens de l'extérieur, les forces de sécurité ainsi que les populations nomades pourront voter. Les résultats officiels seront proclamés le 28 décembre, selon le calendrier annoncé par le gouvernement. La nouvelle constitution sera promulguée le 1er janvier 2024. Rappelons que ce référendum est la dernière ligne droite avant les élections présidentielle et législatives prévues au plus tard fin  2024. Ce qui viendrait mettre un terme à la Transition ouverte au lendemain du décès du président Idriss Déby Itno en avril 2021.