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Le Tchad tient son nouveau gouvernement d'union nationale

Blaise Dariustone | Reliou Koubakin
14 octobre 2022

Au Tchad, le gouvernement d’union nationale a été dévoilé ce vendredi, deux jours après la nomination de l'opposant Saleh Kebzabo comme Premier ministre.

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Tschad Der neu ernannte Premierminister Saleh Kebzaba
Image : Denis Sassou Gueipeur/AFP via Getty Images

La formation de ce gouvernement, censé conduire le pays vers des élections libres et démocratiques à l'issue de la transition militaire, intervient deux jours aprèsla nomination de l'opposant historique Saleh Kebzabo comme Premier ministre de transition.  

Selon Saleh Kebzabo, joint ce vendredi après-midi par la DW, la priorité du nouveau gouvernement "est l’unité et la concorde nationale. Aujourd’hui nous avons un pays à feu et à sang, avec des affrontements intercommunautaires qui ont pris une ampleur inadmissible. Il faut combattre cela en cherchant à la base d’où vient la discorde."

Parmi les autres priorités, "iI y a les problèmes économiques et sociaux, les problèmes d’injustice. Nous avons aussi des urgences comme les inondations”, explique le nouveau chef du gouvernement.

Ecoutez la réaction de Saleh Kebzabo

Mais d'ores et déjà le nouveau gouvernement formé par Saleh Kebzabo est critiqué. A part l’entrée dans ce nouveau gouvernement de nouvelles têtes tels que les anciens opposants au régime de l’ancien président Idriss Déby, à savoir Tom Erdimi, Laoukein Kourayo Médard, Mahamat Assileck Halata, le reste des membres de ce gouvernement d’union nationale sont des anciens caciques du système de Déby père.

Pouir Brice Mbaimongue, le président du Mouvement des patriotes tchadiens pour la République, un parti d’opposition qui avait pris part au dialogue national inclusif "la refondation totale promise par le Premier ministre ne transparaît pas dans la liste du gouvernement qui vient d'être publiée."

Manque de renouvellement 

Brice Mbaimongue estime également que "ramener l'ensemble des caciques du pouvoir à ce nouveau gouvernement dit de ‘refondation’ ou de ‘réconciliation nationale’ et l’attitude de Kebzabo, que j’ai félicité au départ, me déçoivent personnellement. A travers ce gouvernement, les signes d'un échec futur se pointent."

Ecoutez les premières réactions à N'Djamena

Arnaud, un jeune diplômé sans emploi, partage ce sentiment. D’après lui, "lorsqu'on parle de gouvernement d'union nationale, normalement toutes les régions ou sensibilités socio-politiques devraient être représentées. Mais lorsque vous parcourez la liste de ce nouveau gouvernement il n'y a que des noms à connotation musulmane. Le Tchad est mal parti pour cette fameuse réconciliation."  

Les grands absents de ce gouvernement d’union nationale sont la coalition de l’opposition Wakit-Tama et le parti Les Transformateurs qui ont annoncé une rupture totale des discussions avec les autorités de transition. Selon l'opposant Succès Masra, joint par la DW peu avant l'annonce du gouvernement, "il nous avait déjà été proposé dès le début de cette période transitoire d’entrer dans le gouvernement, et nous l’avions décliné. Nous souhaitons qu’il y ait d’abord des principes sur lesquels tout le monde est d’accord, avant de parler de la distribution de postes."