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Marche anti-occidentale à Goma

Zanem Nety Zaidi
19 février 2024

Des mouvements citoyens dénoncent la responsabilité occidentale dans le conflit dans le Nord-Kivu.

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Des manifestants brandissant des pancartes à Goma (archive de décembre 2022)
La société civile se mobilise contre la violence dans le Nord-KivuImage : Augustin Wamenya/AA/picture alliance

Une marche de colère a été organisée par des activistes des mouvements citoyens et des groupes de pression à Goma, ce lundi, pour dénoncer la poursuite du conflit dans l'est de la RDC.

Des drapeaux de certains pays occidentaux ont été brûlés par des jeunes, qui voulaient également marcher jusqu'à Sake, une ville assiégée par les rebelles du M23.

Des drapeaux brûlés

Réunis au "Rond-point signers" pour lancer leur manifestation dans la matinée, ces militants ont brûlé les drapeaux des Etats-Unis, de la France et de l'Union Européenne pour, selon Fiston Amani, l'un des manifestants, dénoncer une supposée complicité de ces Etats avec le Rwanda, dans son soutien à la rébellion du M23.

Fiston Amani, un manifestant, déclare : "Nous disons à Paul Kagame et surtout aux Etats qui le soutiennent, notamment les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne, de cesser leur mésaventure derrière Kagame qui n'est pas un vrai leader. Nous tous, jeunesse congolaise, sommes derrière notre armée. Que vivent nos FARDC et nos résistants Wazalendo ! "

Les Wazalendo sont des milices locales qui combattent aux côtés des soldats congolais.

Ces manifestants, parmi eux Josué Wallay, du mouvement citoyen Lucha (Lutte pour le changement), dénoncent pêle-mêle l'exploitation des minéraux dans l'est de la RDC, l'emprise des entreprises étrangères et le manque de condamnation des agissements du Rwanda.

Une femme blessée, couchée par terre les bras bandés, à Sake (photo du 13 février 2024)
La population civile est la première victime des conflits qui durent depuis des décennies dans le Nord-KivuImage : Moses Sawasawa/ASSOCIATED PRESS/picture alliance

Contre l'attitude du "Silence, on tue"

Josué Wallay, militant de la Lucha, est persuadé que le silence est impossible dans la situation actuelle : "On ne peut pas se taire en voyant certains de nos pays partenaires, qui ont même des ambassades chez-nous, continuer à soutenir ceux qui nous tuent. S'ils ont besoin de nos minerais, ils devraient passer par nous, et non passer par le Rwanda. Ils doivent faire des coopérations gagnant-gagnant avec notre gouvernement, plutôt que de passer au travers d'autres pays pour venir nous déstabiliser et continuer à exploiter nos minerais au travers des multinationales. La prochaine fois, nous risquons vraiment de passer à une vitesse supérieure."

Une rue de Goma vue du ciel (archive de 2022)
La population de Goma en a assez des violences environnantesImage : Ben Curtis/AP/picture alliance

Mais selon l'analyste sociopolitique Daddy Saleh, les Congolais devraient assumer leurs responsabilités, plutôt que de toujours attendre des autres, notamment des occidentaux, qu'ils résolvent leurs propres problèmes :

"Le peuple congolais doit se prendre en charge d'une façon holistique, déclare Daddy Saleh. Il est possible de collaborer avec toute la terre plutôt que de rester en train de se plaindre éternellement. Je pense que c'est ça la faiblesse du leadership congolais et africain qui ne fait que tendre la main, et effectivement les autres nations, au niveau international, le savent très bien et en profitent. Pendant ce temps, le peuple congolais est le dindon de la farce."

La manifestation prévoyait de rejoindre la cité de Sake, située à 27 kilomètres de Goma, mais sans surprise, elle a été stoppée au bout de quelques kilomètres par les forces de l'ordre qui ont empêché cette marche de s'approcher d'une zone de combat.