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Le M23 ne recule pas malgré les efforts de médiation

Zanem Nety Zaidi
19 février 2024

La situation sécuritaire continue à se dégrader dans la ville de Goma. Certains habitants de cette ville ont même commencé à la quitter

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Combo d'images Félix Tshisekedi | João Lourenço | Paul Kagame
Que pourra João Lourenço cette fois ?

Depuis que des bombes larguées depuis les positions des rebelles ont commencé à atteindre la ville de Goma , certains habitants se réfugient dans d'autres villes, craignant pour leur sécurité.

Jean de Dieu Kulondwa, habitant de Himbi, est aujourd'hui seul chez-eux, après que tous les membres de sa famille se sont déplacés à Bukavu le weekend.

"Mes parents qui sont des personnes de troisième âge, mes petites sœurs, mes petits frères et même certaines de mes grands frères, ont jugé bon de quitter la ville suite à des bombes lancées dans différents quartiers de Goma par les rebelles", explique jean de Dieu.

Il poursuit en disant que "c'est quand des bombes sont également tombées dans l'aéroport, que toute la famille a été effrayée jusqu'à décider de quitter la ville. Pour le moment, je reste seul à la maison, mais la situation sécuritaire est très effrayante, s'inquiète-t-il".

Le rôle amputé au Rwanda

Dans la matinée du samedi 17 Février, deux bombes avaient explosé à l'aéroport de Goma causant l'endommagement des avions civils selon l'armée congolaise qui a parlé des tirs des drones de l'armée rwandaise. Entre temps, les chefs d'Etats de la région dont Tshisekedi et Paul Kagame se retrouvaient à Addis-Abeba pour un mini-sommet sur la crise sécuritaire dans l'Est de la RDC.

Selon l'observateur des questions sociopolitiques Johnson Butaragaza, le point positif de ces assises a été de prouver à la face du monde l'implication directe du Rwanda dans le conflit dont il a toujours nié les responsabilités.

"Je pense que le sommet a été justement pour confirmer à la face du monde que ce qui est en train de se passer dans l'Est de la République Démocratique du Congo, c'est une attaque directe du Rwanda. Parce que si ce n'était pas le Rwanda, l'Union Africaine n'allait pas demander à la RDC de dialoguer avec le Rwanda, mais plutôt avec le M23", explique Johnson Butaragaza

Sake, Province du Nord Kivu, RDC
Entre temps, les populations fuient les villes de Goma et de Sake Image : Benjamin Kasembe/DW

Les tentatives d'un dialogue

Ce mini-sommet initié par le Président angolais, avait entre autres évoqué le retour à un dialogue constructif et réconciliateur entre la RDC et le Rwanda, mais pour Johnson Butaragaza, il faudrait beaucoup plus que cette démarche pour ramener la paix en RDC, d'autant plus que le président Tshisekedi n'a pas reculé à sa décision de ne jamais dialoguer tant que l'armée rwandaise demeurera sur son territoire.

"Le président Felix a dit, si vous voulez qu'on puisse même ouvrir une quelconque brèche d'échange, rassurez-vous que vous avez déjà quitté notre sol. En d'autres termes, cela veut dire, si vous ne quittez pas, on ne négocie pas et on va continuer la guerre. l'Union Africaine devrait se comporter comme un le organisation continentale qui a comme mission principale de travailler sur l'unité et l'harmonie des pays africains, et là on a un pays qui attaque la souveraineté d'un autre, et donc les mesures conséquentes devraient être tirées"

A cette même occasion du 37e sommet ordinaire de l'Union africaine, les présidents Évariste Ndayishimiye du Burundi, Ramaphosa de l'Afrique du Sud et Tshisekedi de la RDC, ont tenu une réunion tripartite sur le déploiement des troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) dans l’Est de la RDC.