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RDC : le processus électoral face à plusieurs défis

Etienne Gatanazi
9 mars 2022

La Céni attend désormais le lancement des discussions sur les réformes électorales à entreprendre pour assurer le bon déroulement de la présidentielle de 2023.

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La Céni en RDC
La Céni en RDCImage : DW/F. Quenum

L’une des réformes majeures proposées pose pourtant encore problème du côté de l’opposition: il s’agit d’un scrutin uninominal majoritaire à un seul tour.

Entre temps, Denis Kadima, le président de la commission électorale congolaise a fait le tour des  grandes institutions de l’Etat, notamment la présidence, la primature et les deux chambres du Parlement en vue d’obtenir leur soutien à son plan électoral.

Le mode opératoire à suivre contesté

Pour Denis Kadima, le scrutin devra se tenir sans encombre et suivant les délais fixés en 2023. 

Cependant, George Kapiamba, membre de la société civile, estime qu’il y a encore des points de friction sur lesquels les parties prenantes doivent d’abord s’entendre: "Aujourd'hui, on se retrouve notamment avec l'actuel président qui s'était fait élire par plus ou moins 30% des Congolais, alors qu'il faut rétablir le principe de la majorité plus un au second tour", note George Kapiamba sur la DW. "Il y en a qui disent qu'on ne peut pas rétablir ce principe-là parce que, organiser une élection présidentielle à deux tours coûterait cher."

Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante en RDC
Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante en RDCImage : Giscard Kusema, Presse- und Kommunikationsdienst der Präsidentschaft der Republik Kongo

En effet, depuis 2011, après l'amendement de la constitution, l'article sur l'élection présidentielle à deux tours a été supprimé pour être remplacé par celui qui privilégie une élection à un seul tour. 

(Re) lire aussi → Elections en RDC : "Le gouvernement traîne les pieds"

Le mode opératoire à suivre, notamment dans les élections provinciales fait aussi polémique. Des voix s'élèvent déjà pour dénoncer les dysfonctionnements des élections de 2018. 

"En 2018, il a été constaté que ladite élection était émaillée de plusieurs cas de corruption. Aujourd'hui, beaucoup pensent que les gouverneurs et les vice-gouverneurs soient élus au suffrage universel direct, au lieu que cela soit au second tour, c'est-à-dire, par les députés provinciaux", rappelle Geroge Kapiamba.

Ceux qui ne voteront pas

A cela, il faut ajouter les défis sécuritaires dans certaines régions, notamment la province de l'Ituri et le Nord Kivu qui se trouvent sous état de siège. 

Ituri, l'une des régions les plus touchées par la violence en République démocratique du Congo
Ituri, l'une des régions les plus touchées par la violence en République démocratique du CongoImage : Tom Peyre-Costa/NRC

De nombreux  électeurs pourraient être absents lors des élections, anticipe Bob Kabamba, professeur à l'université de Liège : "Les régions qui sont sous administration de siège représentent plus ou moins 15% de l'électorat. Alors, ce pourcentage est très significatif lorsqu'on a un mode de scrutin présidentiel à un seul tour. Donc, il est important de pouvoir en discuter".

Certains cercles de réflexion en RDC doutent déjà de la tenue du scrutin en décembre 2023, notamment à cause de la question du financement. Le pays attend toujours une importante aide étrangère.