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En RDC, l'aide humanitaire ne parvient pas aux zones isolées

Zanem Nety Zaidi
12 octobre 2023

Des affrontements continuent d'opposer le M23 aux milices d'autodéfense dans l'est de la RDC. Les habitants tentent tant bien que mal d'accueillir les déplacés.

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Des habitants d'un village dans le Masisi
Les habitants, eux-mêmes démunis, peinent à accueillir les nombreux déplacésImage : Mariel Müller/DW

En République démocratique du Congo, après le départ du M23 du territoire de Masisi, les groupements de Tongo et Bwiza, en territoire de Rutshuru, sont maintenant le théâtre de violents combats. Plusieurs familles fuient cette zone et se dirigent vers Kiwanja, contrôlée par la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est.  

Mais cette ville reste toutefois difficilement accessible aux organisations humanitaires à cause de la présence des rebelles dans la région.   

L’ensemble du territoire de Masisi est passé sous le contrôle des Wazalendo, les jeunes membres des milices d'autodéfense. 

Fuite de la population

Bandu Moussa, un habitant de Kinyandonyi, un village situé à environ dix kilomètres de la ville de Kiwanja raconte que "avant-hier (10.10), des combats ont opposé le M23 aux Wazalendo, avant qu'une trêve soit observée, au cours de laquelle la Croix-Rouge a procédé à l'enterrement des corps des militaires tués. Depuis hier, mercredi à 14h30, de rudes combats se poursuivent ici à Kinyandonyi."  

Ecoutez le reportage dans le Nord-Kivu...

Ces combats ont poussé plusieurs familles, dont celle de Furaha Kamate, à fuir vers la ville de Kiwanja contrôlée par la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est. 

"Nous avions peur des détonations des armes, c'est pourquoi nous sommes venues ici à Kiwanja. Nous ne trouvions pas sommeil et au-delà de tout, nous avons besoin de la paix pour vivre tranquillement dans nos villages", explique-t-elle. 

Ces déplacés sont accueillis dans des familles qui se plaignent aussi des conditions de vie difficiles qu'elles subissent. 

Appels à l’aide humanitaire

John Bitwayi, père de famille, a accueilli trois familles à son domicile : "Nous recevons au moins trois ménages, pourtant nous n'avons pas de maison assez grande. Nous avons beaucoup de difficultés à héberger tous ces gens. Nous demandons aux ONG de venir en aide à la population qui risque même de mourir de faim."  

Des soldats des FARDC dans le Masisi
L'armée congolaise dit respecter le cessez-le-feu comme prévu par la feuille de route de LuandaImage : Alain Uaykani/Xinhuaa/picture alliance

Selon Poppy Anguendia, directrice pays de l'ONG britannique Tearfund en RDC, "la situation en ce moment est très préoccupante. Il y a des gens qui souffrent et qui manquent de quoi manger au quotidien, pendant que nous avons des difficultés pour accéder à cette zone." Elle appelle la communauté humanitaire à agir pour venir en aide aux populations isolées. 

Les offensives des groupes d'autodéfense contre les rebelles du M23 se sont accentuées ces derniers jours au Nord-Kivu. L'armée congolaise, pour sa part, se contenter de jouer un rôle d’observateur, disant respecter le cessez-le-feu, tel que voulu par la feuille de route de Luanda.