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Où en est-on avec les droits de l’homme au Congo ?

16 mars 2021

La situation des droits humains est l'un des principaux thèmes développés par les adversaires du président Sassou-Nguesso à la présidentielle du 21 mars.

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Le président sortant Denis Sassou-Nguesso cumule 36 ans au pouvoir
Le président sortant Denis Sassou-Nguesso cumule 36 ans au pouvoirImage : picture-alliance/AA/A. Landoulsi

C’est la dernière semaine de campagne en vue du premier tour de l’élection présidentielle du 21 mars qui va voir s’affronter sept candidats, dont le président sortant, Denis Sassou-Nguesso.

Des ONG de défense des droits de l’homme dénoncent depuis plusieurs années la détérioration de la situation des droits de l’homme au Congo-Brazzaville.

Lire aussi → Congo-Brazzaville : Kia Mboungou craint une présidentielle biaisée

Cette situation est marquée par l’arrestation puis la condamnation d’opposants au président Denis Sassou-Nguesso, comme c’est le cas pour l’ancien chef d’état-major de l’armée et candidat malheureux à la présidentielle de 2016, le général Jean-Marie Michel Mokoko. Celui-ci a été reconnu coupable en mai 2018 d'atteinte à la sécurité de l'Etat par la cour criminelle de Brazzaville.

Autre opposant politique en prison : André Okombi Salissa, plusieurs fois ministre entre 1997 et 2012 et candidat lui aussi à la présidentielle de 2016.

"Jean-Marie Michel Mokoko constituait une menace pour Sassou-Nguesso" (Jessica Finelle)

"En particulier, à l'aube d’une nouvelle élection présidentielle, la situation est inquiétante. Puisqu'il faut le rappeler, en ce qui concerne Monsieur Mokoko et André Okombi Salissa, ils ont été poursuivis au lendemain des dernières élections présidentielles en 2016, à l'issue pour mon client en particulier d'une campagne d'intimidation incessante. Manifestement, la communauté internationale n'a pas beaucoup d'impact sur le Congo et sur le président Sassou-Nguesso qui ne s'embarrasse pas des violations et de l'emprisonnement de ses opposants politiques", réagit au micro de la DW Jessica Finelle, l’une des avocates du général Jean-Marie Michel Mokoko. Elle invite par ailleurs la communauté internationale à accroitre la pression sur le président congolais.

Prisonniers de droits communs

En novembre 2018, le groupe de travail de l’Onu a jugé arbitraire la détention du général Jean-Marie Michel Mokoko, condamné à vingt ans de prison. Il a aussi réclamé que le détenu bénéficie d’un "droit de réparation". 

Selon Patrick-Gabriel Dion, président de la fédération France du Parti congolais du travail (PCT), le parti au pouvoir, "Les deux personnes auxquelles vous faites allusion, auxquelles toute la planète fait allusion, monsieur André Okombi Salissa et monsieur Jean-Marie Michel Mokoko, jusqu'à preuve du contraire, sont considérés légalement comme étant des prisonniers de droit commun et non des prisonniers politiques. Donc, on n’a pas de problèmes majeurs de droit de l’homme au Congo."

"Il n’y a pas de problèmes majeurs de droit de l’homme au Congo" (Patrick-Gabriel Dion)

Le 11 mars dernier, Alexandre Ibacka Dzabana, coordonnateur de la Plateforme congolaise des ONG des droits humains et de la démocratie, membre du mouvement M22 et de la coalition Tournons la page, a été lui aussi arrêté.

Il est détenu dans les locaux de la Centrale d’intelligence et de documentation, ex-Direction générale de la surveillance du territoire.

 En 2019, plusieurs sympathisants du parti d’opposition Incarner l’espoir d’Andréa Gombet avaient également été arrêtés à Brazzaville et inculpés d’atteinte à la sécurité de l’Etat.

Ils bénéficient depuis décembre 2020 d’une mise en liberté provisoire mais les charges qui pèsent sur eux sont maintenues.