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Les premiers 100 jours mouvementés de Bola Tinubu

Ishiaka Adegboye
6 septembre 2023

Entre situation sécuritaire défaillante au Nigeria et coup d'Etat au Niger voisin, le début du mandat du numéro 1 nigérian n'est pas de tout repos.

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Le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu lors d'un sommet de la Cédéao
A l'issue du scrutin au Nigeria, le candidat du Congrès des progressistes (APC) et ex-gouverneur de Lagos, Bola Ahmed Tinubu, 70 ans, a été déclaré vainqueur avec 37% des suffrages.Image : Gbemiga Olamikan/AP/dpa/picture alliance

Juste après sa prestation de serment, le 29 mai 2023, l'une des premières mesures de Bola Ahmed Tinubu a été de procéder au limogeage des officiers supérieurs jugés inaptes à contrer l'insécurité qui règne au Nigéria.

Une décision diversement appréciée mais qui aux yeux du sénateur Abdul Aziz, ex-gouverneur de l'état de Zamfara, dans le nord-ouest du Nigeria, a permis une amélioration de la situation sécuritaire durant les 100 premiers jours.

"Le président est déterminé car l'un des principes cardinaux de chaque gouvernement est de protéger ses citoyens. Je crois fermement qu'il est pleinement conscient de la situation. Au nord-est, nous avons une  réduction des activités de Boko Haram mais au nord-ouest, la situation s'intensifie de jour en jour jusqu'aujourd'hui. Nous pouvons affirmer que nous avons une réduction de 40 % de banditisme, sauf là d'où je viens, où la situation continue de s'intensifier, mais nous en avons discuté avec le Président et il travaille certainement avec les officiers supérieurs pour une sécurité et pour le bonheur de tous", a expliqué le gouverneur Abdul Aziz.

Le double défi

Le défi sécuritaire est doublé à d’un défi régional à cause de la situation au Niger voisin. Le 26 juillet, le président nigérien, Mohamed Bazoum est renversé par des militaires. Le lendemain, Bola Tinubu qui assure la présidence tournante de la Cédéao monte au créneau pour exiger le retour à l'ordre constitutionnel.

Des partisans du président Bola Tinubu lors de la campagne présidentielle.
Après avoir pris ses fonctions, le président Bola Tinubu a immédiatement lancé une série de réformes visant à revitaliser l'économie et l'investissement, mais ces initiatives ont entraîné une subite hausse du coût de la vie, suscitant la colère de la population.Image : Pius Utomi Ekpei/AFP

Le président nigérian a menacé Niamey d'une une intervention militaire plongeant le pays dans une impasse selon certains Nigérians.

"C'est un président inexpérimenté, qui, dès ses premiers 100 jours au pouvoir, pense déjà à déclarer la guerre au Niger. La violence n'est pas la bonne option. Notre option, sous la démocratie, est notre carte d'électeur. Si Tinubu décide d'attaquer le Niger avec la Cédéao, il perdra plus que la Cédéao parce que nous irons aux urnes dans les années à venir pour l'éjecter de son fauteuil présidentiel. C'est la raison pour laquelle on disait aux électeurs nigérians, méfiez-vous du président Tinubu", a prévenu Madhi Shehu activiste politique nigérian.

Résolution pacifique de la crise au Niger

Ajuri Ngelale, conseiller en communication du président Tinubu se veut rassurant : la voie diplomatique reste privilégiée pour résoudre la crise au Niger : "Le mandat de la Cédéao est clair et le président en exercice agit dans ce sens. Le président a expliqué que lui et ses pairs préfèrent une résolution par la voix diplomatique et dans la paix plutôt que dans la guerre, c'est la position du président exercice de la Cédéao."

Bola Tinubu a débuté son mandat au Nigeria tout comme à la tête de la Cédéao sur les chapeaux de roues.

En plus du putsch au Niger, les premières décisions qu'il a prises en arrivant en pouvoir, notamment celle d'arrêter de subventionner le pétrole, entrée en vigueur le 29 mai au prix d'une lourde inflation, lui ont également valu de nombreuses critiques.