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PolitiqueMoyen-Orient

Tensions dans le Moyen-Orient après des frappes iraniennes

Reliou Koubakin | Avec agences
17 janvier 2024

L’Iran a frappé plusieurs cibles "terroristes" en Syrie, au Pakistan et en Irak. Islamabad et Bagdad ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs à Téhéran.

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Les services d'urgence déblayent les décombres d'une maison touchée par des tirs de missiles iraniens à Erbil, en Irak (16.01.24)
L’Irak a condamné la frappe iranienne dans la région autonome du Kurdistan iraquien Image : Julia Zimmermann/Metrography/AP/picture alliance

En rappelant son ambassadeur basé à Téhéran, le Pakistan entend protester contre une frappe qu’il a qualifiée dès mardi (16.01.24) soir de "totalement inacceptable" et injustifiée. Le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères a dénoncé mercredi (17.01.24) une "violation patente" de la souveraineté de son pays par l’Iran.

Au Forum de Davos, en Suisse, le chef de la diplomatie iranienne a déclaré que la frappe aérienne n’avait pas visé des civils pakistanais, mais un groupe terroriste. L’opération a pourtant fait deux morts, des enfants, selon Islamabad.    

D’après l’agence de presse iranienne Mehr, la "riposte par missile et par drone" avait visé le quartier général au Pakistan voisin du groupe djihadiste Jaish al-Adl, en réponse à une "agression contre la sécurité" de l’Iran.

Jaish al-Adl dans le viseur de Téhéran

Le groupe formé en 2012 et qualifié de terroriste par Téhéran a mené plusieurs attaques en Iran ces dernières années. En décembre dernier, Jaish al-Adl a revendiqué l’attaque d’un commissariat de police dans la province iranienne du Sistan-Baloutchistan, dans laquelle onze agents avaient été tués.

Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian au Forum de Davos (17.01.24)
L’Iran, à travers son chef de la diplomatie, dit agir pour sa sécurité nationale et ses intérêts Image : DENIS BALIBOUSE//REUTERS

Le rappel de l’ambassadeur pakistanais en Iran survient après celui de l’Irak, ce mardi. Bagdad a dénoncé un « acte clair d’agression » sur la région du Kurdistan autonome. Quatre personnes ont été tuées et six autres blessés lors d’une autre frappe iranienne, selon les autorités locales. 

L’Irak a contesté les propos de l’Iran qui a affirmé que les frappes ont ciblé les services de renseignement israéliens, en représailles aux assassinats par Israël de commandants iraniens et alliés.

Menaces contre la stabilité du Moyen-Orient

Bagdad entend porter plainte auprès du Conseil de sécurité de l’Onu. Des Kurdes iraquiens ont manifesté devant le bureau des Nations unies à Erbil pour faire stopper les attaques sur la région autonome.

Des Syriens observent un centre médical abandonné dans le village de Talteta, en Syrie, qui a été touché par des missiles iraniens tard dans la nuit de lundi à mardi (16.01.24)
L'Iran avait aussi procédé à des tirs de missiles sur ce qu'il a qualifié de quartiers généraux d'"espions" et de cibles "terroristes" en SyrieImage : Omar Albam/AP/picture alliance

Le département d'Etat américain a condamné les frappes iraniennes "imprudentes", affirmant qu'elles compromettaient la stabilité de l'Irak. Même condamnation aussi de la diplomatie allemande qui redoute que ces frappes ne mettent en danger la stabilité de la région.

L’Iran a aussi procédé à des frappes en Syrie.

Ces attaques iraniennes surviennent au moment où le Proche-Orient est secoué par la guerre qui oppose le mouvement islamiste palestinien Hamas à Israël, dans la bande de Gaza, et alors que les attaques des rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, se multiplient contre des navires commerciaux en mer Rouge.