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Fermeture de Mutanda: quelles alternatives pour la RDC?

8 août 2019

La société minière Glencore a dévoilé son intention de fermer la mine de Mutanda. Depuis cette annonce, le cours du cobalt a augmenté sur le marché mondial, anticipant une réduction de l'offre.

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Kongo Minen Erz Afrika Bergbau Bedingungen
Image : dapd

"De nombreuses entreprises sont occupées à travailler sur des alternatives pour l'utilisation du cobalt" (Jonathan Esole Mboyo, mathématicien)

Depuis 2017, le cours du cobalt, utilisé dans la fabrication des batteries pour les téléphones portables ou les véhicules électriques, a considérablement augmenté. Mais la courbe s'est inversée depuis le début de l'année, ce qui explique la décision de Glencore de fermer la mine de Mutanda.

Par ailleurs, au centre de cette manœuvre se trouve aussi le nouveau code minier congolais qui impose une taxe de 10% sur le cobalt aux industries minières. Dès lors, on peut aussi voir dans la décision de suspendre la production de Mutanda une tentative de faire pression sur le gouvernement congolais, comme nous l’explique Elisabeth Caessens, directrice de l’ONG Ressources Matters. "On voit des investisseurs comme Glencore qui prennent cette décision à la place du Congo. Une décision qui revient à dire : si j’arrête de produire sur une mine, je gagnerais plus en produisant sur une autre mine de cobalt, puisque de toutes façons le cobalt qui est à Mutanda ne s’épuisera pas d’ici-là. C’est intéressant, parce que ce sont les entreprises qui prennent ce type de décision, alors que le gouvernement court derrière les faits. Il serait intéressant de voir une décision plus stratégique au niveau de l’Etat congolais en matière de régulation un peu plus étroite de la production," souligne Mme Caessens.

Qu'adviendrait-il alors si la mine de Mutanda venait à être complètement fermée, mais surtout si l’industrie automobile décidait de ne plus acheter du cobalt en RDC, considérée comme un pays à risques?

La récente décision du fabricant automobile américain Tesla de ne plus utiliser de cobalt dans la fabrication de ses batteries laisse penser que des alternatives sont possibles.

Kobalt Metall
Image : picture-alliance / © Balance/Pho

Pour le mathématicien Jonathan Esole Mboyo, il est temps que le gouvernement congolais pense à d’autres sources de revenus, les ressources minières n'étant pas inépuisables. "Le cobalt, ça coute cher et ça provient de régions plutôt instables comme la RDC. Pour une entreprise, ce n’est pas idéal d’avoir une de ses ressources principales soumise à ces conditions. Beaucoup d’entreprises et de centres de recherche sont occupés à travailler sur des alternatives, et donc on pourrait avoir une diminution de la quantité de cobalt dans les batteries. Va-t-on arriver au niveau zéro ? Je ne sais pas. Mais il faut savoir que dans l’histoire des ressources minières, aucune n’est utilisée à jamais," rappelle le professeur Esole.

Il ne faut pas non plus oublier la présence d’un autre acteur dans l’industrie du cobalt, et pas des moindres : la Chine, très présente en RDC, raffine à elle seule la moitié du cobalt disponible sur le marché mondial.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash