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La Russie et l'Iran visés par Amnesty International

Sandrine Blanchard | Oliver Pieper
28 mars 2023

Parmi les Etats répressifs épinglés par Amnesty International dans son rapport 2022 sur la situation des droits humains se trouvent notamment l'Iran et la Russie.

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Logo d'Amnesty International
Amnesty International publie son rapport 2022Image : Britta Pedersen/dpa/picture alliance

Amnesty International vient de publier son rapport 2022 sur la situation des droits humains dans le monde.

Dans 13 % des 156 pays qu'elle a passés en revue, Amnesty International a documenté des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Dans 62 pays, les gouvernements ont restreint la liberté de réunion, d'association et d'expression. Et dans 79 pays, des militants ont été arrêtés arbitrairement, dont beaucoup ont été torturés ou ont subi de mauvais traitements.

Au cœur des préoccupations de l'ONG : la guerre d'agression russe en Ukraine et la répression en Iran.

Vladimir Poutine à son bureau (25.3.2023)
Pour Amnesty International, la guerre d'invasion russe de l'Ukraine constitue une violation du droit international.Image : Gavriil Grigorov/Russian Presidential Press and Information Office/TASS/dpa/picture alliance

Valdimir Poutine et les crimes en Ukraine

Pour l'heure, personne ne peut prédire si Vladimir Poutine devra un jour rendre des comptes devant la justice internationale pour l'invasion de l'Ukraine. Pourtant Janine Uhlmannsiek, chargée de mission pour l'Europe et l'Asie centrale chez Amnesty International Allemagne, affirme que "l'invasion de l'Ukraine par la Russie constitue une violation flagrante de la Charte des Nations unies, un acte d'agression et un crime de droit international. Les enquêteurs et enquêtrices d'Amnesty International ont documenté de nombreux crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par les forces armées russes".

Janine Uhlmannsiek énumère : l'attaque indiscriminée de zones résidentielles, d'hôpitaux et d'écoles par l'armée russe, l'utilisation d'armes à effet indiscriminé et d'armes à sous-munitions interdites, avec au total des milliers de victimes civiles.

Mais aussi le recours à la torture, aux violences sexuelles, aux viol systématique et aux homicides. Sans oublier la déportation de nombreux civils, dont des milliers d'enfants, dans des zones occupées par la Russie ou vers la Russie.

En Russie même, la répression des opposants s'est accrue. Désormais, les voix critiques envers la politique du Kremlin encourent jusqu'à 15 ans d'emprisonnement et de lourdes amendes.

Image publiée par Amnesty International pour dénonce les tortures d'enfants en Iran
La répression en Iran touche aussi les jeunes et les enfantsImage : amnesty.org

Mobilisation en Iran

La répression féroce, la torture, le viol, les procès expéditifs n'ont toutefois pas empêché la population de se mobiliser, en Iran, comme le relève Katja Müller-Fahlbusch, spécialiste de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord pour Amnesty International Allemagne :

"En 2022, nous avons encore vu une détérioration considérable en ce qui concerne le nombre d'exécutions, la torture et les arrestations arbitraires, et en même temps, nous avons assisté à un renouveau unique. Avec quel courage les Iraniennes et les Iraniens se battent pour leur liberté et pour leurs droits humains, en dépit de toutes les résistances et de toute la violence de l'Etat, même après six mois".

Portrait d'une femme éthiopienne (photo prise en juin 2021, dans le Tigré)
Cette femme, comme d'autres habitants du Tigré, a dû fuir les violences de la guerreImage : YASUYOSHI CHIBA/AFP via Getty Images

Massacres en Ethiopie

Sur le continent africain, Amnesty International salue l'accord trouvé entre le gouvernement éthiopien et les Tigréens. Mais l'ONG s'inquiète de ce que le processus de paix n'inclue pas le traitement des crimes de guerre commis pendant plus de deux ans : les massacres, les pillages, les violences sexuelles, les assassinats de civils perpétrés au Tigray.

Toutefois, certains développements donnent également des raisons d'espérer, comme "le courage et la persévérance des personnes qui descendent dans la rue pour la liberté et la justice, en Iran, au Pérou, en Géorgie ", l'accueil des réfugiés ukrainiens ou encore les enquêtes de la communauté internationale sur les violations des droits de l'homme en Syrie, au Myanmar, en Ukraine et en Iran, enquêtes qui montrent, selon Amnesty International, que la communauté internationale "veut que les responsables rendent des comptes".

Par ailleurs, le nombre de personnes qui ont dû fuir leur domicile n'a jamais été aussi élevé dans le monde qu'en 2022.

Et selon une enquête publiée hier [27.03.23] par les Nations unies, des crimes contre l'humanité auraient été commis contre des migrants en Libye. La mission d'enquête de l'ONU sur la situation des droits humains en Libye dénonce des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés dans le pays, à l’encontre de Libyens mais aussi de personnes migrantes: travail forcé, esclavage sexuel, traite des humains…. La mission dénonce également des viols commis dans des centres de détention officiels et des prisons secrètes.