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Félix Tshisekedi s'explique sur le sort de Stanis Bujakera

Paul Lorgerie | Wendy Bashi
20 septembre 2023

En marge de l'Assemblée générale de l'ONU, le président congolais a rencontré la presse. Il a parlé de Bujakera et de sa candidature à la présidentielle.

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Félix Tshisekedi Président de la RD Congo (Photo d'illustration)
Le chef de l’État congolais a appelé la population congolaise à s’aligner derrière sa candidature au moment venu. (Photo d'illustration)Image : Isa Terli /AA/picture alliance

Félix Thshisekedi a aussi parlé de l'arrestation du journaliste Stanis Bujakera dont le sort suscite de nombreuses réactions.

Une trentaine de journalistes congolais et de la presse internationale étaient d'ailleurs réunis ce mercredi (20.09.2023) sur le parvis du ministère de la Justice, à Kinshasa, pour demander la libération de leur confrère, Stanis Bujakera, arrêté le 8 septembre sur le tarmac de l'aéroport. Une détention que les journalistes jugent illégale.

Yvette Disthima est journaliste pour le site Info.cd et elle ne cache pas ses craintes face à cette situation.

"Moi, je suis inquiète. Quand j'ai appris l'arrestation de Stanis, j'étais vraiment inquiète. A un moment, j'ai même eu peur. Je me disais que, moi aussi, demain, je pourrais me retrouver là où il est. Mais ça ne m'empêche pas de faire mon travail et venir demander la libération de Stanis, en quelque sorte, c'est faire mon travail. C'est un confrère qui a été arrêté, donc c'est l'affaire de nous tous," explique-t-elle à la Deusche Welle.

"Quand j'ai appris l'arrestation de Stanis, j'étais vraiment inquiète" (Yvette Disthima)

Ce mardi (19.09.2023) à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, le président Félix Tshisekedi est revenu sur l'affaire Stanis Bujakera.

 

Le président congolais a expliqué qu'il ne se mêlait pas d’une affaire en cours devant la justice.

Edmond Izuba, le porte-parole du Réseau des journalistes pour l'émergence du Congo, était présent au rassemblement des journalistes devant le palais de justice ce matin à Kinshasa. Il rappelle que la place des journalistes n'est pas en prison.

"Le commentaire du chef de l'Etat est naturel, il a toujours réagi en ce sens. Mais notre commentaire, à nous, est que nous ne comprenons pas pourquoi ils continuent de le garder en prison. Il n'a commis aucune faute professionnelle. Il était à la police, puis ici au parquet et maintenant à la prison. Vous connaissez les conditions là-bas. Et nous avons toujours milité pour que la place du journaliste soit à la rédaction plutôt qu'en prison. "

Second mandat

Parmi les sujets évoqués par Félix Tshisekedi, il y a également la question de son second mandat.

Le président congolais estime que sur base de son bilan, il se sent, "fort de briguer un nouveau mandat à l'élection présidentielle pour continuer le travail entamé".

Sur cette question en particulier, le professeur Kasongo Kalumba, qui enseigne à l'Université de Lubumbashi, rappelle que le président Tshisekedi s'était fixé un certain nombre d'objectifs en début de mandat qui seraient loin d'avoir été atteints.

"Il avait déclaré haut et fort que sur le plan sécuritaire, tant qu'il n'aurait pas réussi à rétablir complètement la sécurité dans le pays, et principalement dans l'Est, il considérerait que son mandat serait un échec. Ensuite, nous avons le plan économique où nous savons que le contexte international lui-même est assez compliqué et la RDC n'est pas en reste. Il y a aussi le fait que les élites politiques, qui se sont mises en place après le mandat du président Kabila, se sont distinguées principalement par une forte propension à la corruption et qu'il y a eu beaucoup de procès. Mais les Congolais estiment que ces procès n'ont pas permis de mettre fin à cette gangrène qu'est la corruption", précise l'enseignant.

Deal ou pas deal?

Dans la même lignée, Félix Tshisekedi a tenu à rappeler "qu'il n'y a jamais eu d'arrangement entre le vainqueur des élections et son prédécesseur."

Mais pour le politologue Jean-Claude Mputu, l’accord entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, en 2019, a bien existé.

"C'est un fait et c'est connu de tout le monde. Le chef de l'Etat ne devrait pas revenir sur un fait malheureux qui a sali l'histoire et l'image du pays. Un fait qui a fait que les votes de 40 millions de Congolais ont été jetés à la poubelle et à la place, on nous a fabriqué des résultats. Aujourd'hui et demain, l'histoire reviendra sur ce qui a été fait, sur cette solution à l'africaine, comme disait Jean-Yves Le Drian."

Félix Tshisekedi sera à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU ce mercredi 20 septembre. Un discours très attendu.